Jean-Luc Estavoyer, passionné de patrimoine, habite Bourg-Saint-Andéol depuis 4 ans seulement. Ce nouveau venu est tombé amoureux de la ville et le regard qu’il pose sur elle est particulièrement neuf et touchant. Il nous la fait découvrir au travers des artistes et des écrivains qui y ont séjourné au fil des siècles.

 

Jean-Luc Estavoyer

Portrait Estavoyer

 

Jean-Luc Estavoyer est un ancien chef d’établissement scolaire à la retraite, originaire de Franche-Comté. Féru d’art et d’histoire, il a découvert Bourg-Saint-Andéol par hasard grâce à sa traditionnelle brocante du 14 juillet. C’était il y a 7 ans. Le coup de foudre fut immédiat, et deux ans plus tard, il s’y installa.

Il créa Le Studiolo au rez-de-chaussée de sa bâtisse, où il organise chaque mercredi et jeudi après-midi des salons littéraires, version XXIe siècle. Il a également repris les rênes de l’Association Patrimoine Bourguésan, afin de sauvegarder et valoriser le patrimoine architectural de la ville.

Jean-Luc Estavoyer nous accueille chez lui, dans une belle demeure ancienne de la Grande Rue. C’est là qu’il a ouvert Le Studiolo, un lieu de rencontres culturelles. La visite démarre dans sa rue, riche en hôtels particuliers, dont, au n°25, l’hôtel de Larnage. L’histoire raconte que Mme de Larnage y aurait initié Jean-Jacques Rousseau aux plaisirs de la chair, à la fin du XVIIIe siècle, alors qu’il n’était encore qu’un jeune homme inexpérimenté.

Studiolo 5

Je présente mes coups de cœur, explique-t-il. Ce sont des livres, des gravures, des dessins, des objets anciens… Je suis une sorte de passeur : je trouve un objet qui me plaît, je me l’approprie, j’en profite, puis je le transmets à quelqu’un qui en a envie.

Notre balade nous amène ensuite rue Poterne, au Palais des Évêques, imposante bâtisse surplombant le Rhône. Cet ancien fort médiéval, embelli aux XVe et XVIIe siècles, était la résidence des Évêques de Viviers. « On le surnomme le Palais aux 100 pièces ! Il représente 1/3 du Palais des Papes d’Avignon. C’est un monument majeur du Vivarais ! »

En face du Palais des Évêques, on découvre le magnifique Hôtel Doize et sa façade en pierre de taille. Il a été construit par un riche homme d’affaires bourguésan du XVIIIe siècle.

Nous passons ensuite devant l’Hôtel Nicolay, en grande partie détruit lors du bombardement du 15 août 1944, mais dont la tour gothique s’élève toujours majestueusement. Elle abrite un escalier à vis, tout comme une autre tour, à quelques pas de là, place Julien Rigaud. Jean-Luc nous fait remarquer les heurtoirs qui ornent les portes cochères de la place.

Heurtoir 1
palais des eveques ©ot draga
Heurtoir 2

On est arrivés à Bourg-Saint-Andéol ,un 14 juillet au matin. Depuis le pont, on s’est dit : qu’est-ce que c’est beau !

A quelques mètres de là, s’élève l’église Saint-Andéol, de style roman, construite de la fin du XIe siècle au début du XIIe s… « Mon coup de cœur, c’est le sarcophage de Saint Andéol, en marbre blanc, d’époque romaine. Il a été mis en valeur grâce à Victor Hugo, qui, de passage à Bourg-Saint-Andéol à la fin des années 1830, en avait fait remarquer la belle facture. »

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En contrebas de l’église, Jean-Luc s’arrête devant le 4 rue Jeanne d’Arc. C’est de cet endroit précis que Paul Signac a peint l’une de ses plus belles vues de la ville au
début du XXe siècle. Il a également peint des dizaines de vues de l’ancien pont suspendu qui traversait le Rhône.

Une célèbre auberge donnant sur les quais du Rhône offrait une jolie vue sur ce pont : l’auberge d’Orient. En 1833, George Sand et Alfred de Musset, faisant route pour l’Italie, accompagnés de Stendhal, y firent une halte. On conserve de leur passage un croquis de Musset représentant Stendhal en train de danser autour de la table, visiblement éméché et sensible au charme des servantes.

Auberge de l'Orien 1

J'aime bien le panachage architectural,qu'on retrouve dans le brassage de la population.

La visite se poursuit au travers des ruelles de la vieille ville, puis nous arrivons au Vallon de Tourne, un parc public où il fait bon flâner. « Cet endroit est une sorte de résumé de l’histoire de Bourg-Saint-Andéol : en haut la grosse maison du banquier, devant le chemin de fer. En bas, le lavoir du début du XIXe siècle avec sa superbe architecture néo-classique, les anciennes tanneries, témoignage du patrimoine industriel de la ville, et l’autel du Dieu Mithra qui nous ramène 18 siècles en arrière, et enfin les deux gouls –sources jaillissant du sol- d’une renommée internationale pour les plongeurs spéléologues. »

bourg saint andeol Anne trevet